C’est au cours d’un voyage en Amérique du Sud que j’ai visité ma première plantation de cacaoyers. J’étais dans la région de Piura, au Pérou, réputée pour la qualité de ses fèves criollo. Le village s’appelait Buenos Aires, à une heure à l’est de Piura.

Une fois à Buenos Aires, j’ai été accueillie par les propriétaires de la plantation, affiliés à  la Central Piurana de Cafetaleros ( CEPICAFE ). De leur petit quartier général où ils transformaient également leurs fèves en tablettes de chocolat, nous sommes montés à bord d’une moto-taxi pour un périple sur les routes non pavées de la région, rivière à traverser en prime!

Ce qui m’a frappé en arrivant dans la plantation de Buenos Aires, et que j’ai retrouvé dans les autres que j’ai visitées par la suite, c’est le désordre qui y régnait. Les cacaoyers n’étaient pas tous bien alignés en rangées, loin de là! Ils étaient entremêlés à d’autres arbres fruitiers, comme des bananiers, qui leur procuraient l’ombre dont ils avaient besoin pour se protéger des rayons de soleil trop directs. Ce genre de culture a un triple avantage: en plus d’aider les cacaoyers, les autres arbres fruitiers sont une source de revenus supplémentaires pour les producteurs et ils favorisent également la biodiversité.

Le sol de la plantation était recouvert de feuilles tombées des arbres et de cabosses vides. Rien de mieux comme compost! Et cet environnement humide favorise la prolifération des minuscules insectes pollinisateurs des fleurs de cacaoyers. Sans eux, pas de cabosses et, au bout du compte, pas de chocolat… Ils jouent donc un rôle essentiel.

Je me souviendrai toujours du moment où le propriétaire a cueilli une cabosse et l’a ouverte pour révéler la pulpe blanche autour des fèves, appelée mucilage. J’ai pu y goûter: quel délice! Comme j’écrivais dans mon article sur le smoothie de cacao que j’ai goûté à San Francisco, le goût de la pulpe est très fruité et frais, proche de celui du litchi.

J’avais vu un cacaoyer un auparavant, mais il était dans un jardin botanique et, sans fruits, il semblait plutôt triste et chétif. Les cacaoyers de la plantation de Buenos Aires étaient au contraire grands et majestueux, pleins de fleurs et de cabosses! C’est vraiment un arbre magnifique! 🙂